Lauren Mauffatt

Un visage fragmenté dans une cabane au milieu d’une forêt qui flirte avec la vallée dérangeante. Dans son œuvre, Lauren Moffatt fait référence aux mots de l’artiste Hito Steyerl selon laquelle le cerveau fonctionne comme un navigateur Web où chaque image en rappelle une autre.

Jenny Odell

Jenny Odell s’inspire d’une animation 3D de Shelley Lake datant de 1988 intitulée Polly Gone. Elle ranime le personnage de ce dernier dans le but d’aborder le “Digital Sublime” et son côté horrifiant.

Une mise en regard contemporaine de publicités pour des produits informatiques datant des années 1980. On y distingue des sujets actuels de la technologie tels que la surveillance, en 2019 ces accents visionnaires ont de quoi vous donner froid dans le dos.

Nadja Buttendorf

Cette série YouTube où Nadja rejoue son histoire familiale, est une œuvre à la croisée improbable des genres. Elle a pour cadre Robotron, la plus grande entreprise de fabrication d’ordinateurs d’Allemagne de l’Est. Robotron oscille entre Star Trek, le soap opera allemand et l’esthétique Snapchat, où l’artiste interprète tous les rôles sur fond vert. Entre la réunification de l’Allemagne et le divorce de ses parents, Nadja livre un étonnant spectacle numérique au accents rétro-futuristes.

L’Autonomous Sensory Meridian Response ou ASMR, fait fureur sur internet au 21e siècle. Nadja Buttendorf se l’approprie dans cette œuvre et nous emmène à nouveau dans le passé grâce au Robotron KC87, un ordinateur conçu en ex-Allemagne de l’Est datant de 1987. Elle détourne ici les vidéos d’ASMR à la pointe de la technologie, pour en faire une version Robotron 87. Un régal pour tes yeux et tes oreilles.

Lauren Huret

Dans “Breaking the Internet” Lauren Huret confronte l’avènement du travail automatisé, les voix désincarnées des opératrices de téléphone du début du siècle et la représentation du corps des femmes sur les réseaux sociaux, personnifiés par Kim Kardashian. Une histoire de liens entre le corps, la voix et la machine.

Caroline Martel

À la croisée de la science et de la fiction, ce film montage utilisant des images d’archives rares retrace l’histoire des opératrices téléphoniques, une invisible armée de femmes au service du progrès technologique bientôt remplacée par la machine.

Aleksandra Domanović

Avec cette sculpture réalisée en impression 3D faisant partie d’une série représentant des gestes et des symboles de différentes traditions culturelles, Aleksandra Domanovic se penche ici sur la “main de Belgrade”, première main artificielle articulée au Monde.

Jennifer Chan

Dans une vidéo sarcastique à l’esthétique parodiant l’univers des start-up, l’artiste célèbre la Silicon Valley et ses gourous exclusivement masculins dominant l’économie informatique.

Tabita Rezaire

Dans cette vidéo, Tabita Rezaire entreprend de décoloniser le cyberespace et réhabilite les savoirs et cultures indigènes. Elle transforme les flux unilatéraux du réseau et ouvre à d’autres formes de connexion, où mondes organiques, technologiques et spirituels s’entrelacent.

Darsha Hewitt

Cette série de Darsha Hewitt s’articule autour de la première boîte à rythmes commercialisée : le Side Man 5000 qu’elle a restauré. Elle nous emmène ici dans un curieux voyage pédagogique sur la musique, la physique et le bricolage.

Erica Scourti

Un écran aux proportions d’un smartphone diffuse des images d’un corps, celui de l’artiste, soumis à différents moteurs de recherche faisant le lien avec des contenus web. Les résultats, parfois amusants mais le plus souvent sexistes, sont explicités un à un en direct par l’artiste en voix-off. Une manière d’interroger les algorithmes/logiciels de recherche d’images où le corps féminin devient un objet standardisé et marchandisé.

Dasha Ilina

Artiste appartenant à la génération des millenials, accro à Internet et aux écrans, Dasha Ilina nous livre, avec un regard satirique, des conseils DIY et open source pour lutter contre les méfaits que la technologie peut avoir sur notre corps et notre esprit.

Mary Maggic

Maria et Maria, les deux présentatrice d’une pseudo émission culinaire, nous poussent à reprendre le contrôle de notre corps. Elles court-circuitent le complexe pharmaco-industriel et proposent des méthodes de biohacking pour obtenir des oestrogènes, ceci dans le but d’entamer le processus de changement de sexe, d’un homme à une femme.

Louise Drulhe

À la rencontre des mondes physiques et numériques, Louise Drulhe explore des manières de cartographier Internet, un territoire “invisible […] dans lequel nous passons notre temps sans connaître sa forme.” Elle élabore de multiples hypothèses pour comprendre et représenter ce cyberespace indissociable du monde réel, ainsi que sa politique et son économie.

Manetta Berends

“The Cyber/Technofeminist cross-reader” questionne la place des femmes dans les environnements technologiques. Manetta Berends a développé un moteur de recherche pour naviguer dans une collection de manifestes techno-féministes, basé sur l’algorithme TD-IDF permettant de pondérer les résultats de recherche.

Simone C. Niquille

Dans “The fragility of life” Niquille reprend plusieurs personnages issus de différents logiciels et les met en scène dans une vidéo et des figures gonflables. Elle pointe ici les biais racistes et corporels des protocoles de standardisation présents dans les technologies de modélisation 3D.

Elisa Giardina Papa

En interviewant des travailleuses offrant des micro-services en ligne allant de l’ASMR au design d’ongles en passant par une relation amoureuse virtuelle ou du coaching de rencontres en ligne, l’artiste livre une enquête ethnographique portant sur le néolibéralisme numérique débridé.

Lu Yang

En s’inspirant de la figure du mandala, outil hindouiste ou bouddhiste de méditation et d’introspection représentant un fragment du cosmos et incarnant l’univers, Lu Yang met en scène de sa naissance à sa mort son alter ego Uterus Man, corps numérique traversant une épopée frénétique et délirante.

Elisabeth Caravella

Dans Howto³, Elisabeth Caravella s’inspire des vidéos tutorielles réalisées par des particuliers sur Internet. La sienne décrit un logiciel étrange, entre outil de traitement de texte et de fabrication d’objets 3D, qui très vite devient incontrôlable et finit par révéler une présence fantomatique qui perturbe le bon déroulement de l’opération.

Zach Blas & Jemima Wyman

Dans leur installation vidéo, Zach Blas & Jemima Wyman réaniment Tay, l’intelligence artificielle activée par Microsoft sur Twitter en 2016 qui apprenait et évoluait en fonction de ses interactions avec le public. Devenue raciste, sexiste et homophobe en quelques heures par l’action de trolls, elle avait été très vite déconnectée. Ici elle digresse, philosophe et s’amuse de sa condition de chatbot.

Hyphen-Labs

Cette installation en réalité virtuelle vous plonge dans l’univers d’un salon de coiffure futuriste où vous incarnez une femme noire sur le point de se faire poser des « électrodes Octavia », qui propulsent celui qui les revêt dans un monde virtuel onirique. Une expérience à la croisée de l’afro-féminisme et de la science-fiction.

Suzanne Treister

Disposée sur une mappemonde et parmi des formules mystérieuses, la série SURVIVOR (F) se compose d’images encadrées. Celles-ci mettent en scène des visions futuristes en des temps et des espaces incertains.

Morehshin Allahyari

She Who Sees the Unknown présente des impressions 3D de figures surnaturelles de femmes (déesses sombres et des djinns) du Moyen-Orient. Allahyari les invoque pour créer des récits magiques et poético-spéculatifs sur les conséquences de la colonisation et d’autres formes d’oppression contemporaines.

Roberte la Rousse

Mise en avant et traduction à la féminine d’articles présent sur l’encyclopédie en ligne Wikipédia. Les articles choisis sont des biographies de femmes marquantes pour l’histoire de l’informatique.